Crée dans la rue au milieu des années 1970 et parrainé par l’émergence de la culture Hip-Hop, le Street Art s’est propagé à coup de bombes et de graffitis sur les murs et les trains du Bronx et de Brooklyn. Mode subversif de l’expression d’une jeunesse abandonnée dans les ghettos, en réaction l’espace urbain dans son ensemble est vu comme une toile géante et est tour à tour marqué au fer par des tagues et des graffitis. Pourtant, l’utilisation de matériaux comme des bombes aérosol, de la peinture, des cutters ou encore des rouleaux adhésifs, rend compte de l’éphémérité et de l’urgence de la création.
Et à l’heure d’une génération qui grandit au rythme des métros, le phénomène s’est propagé, porté par la culture Hip-Hop, à vitesse grand V à la surface du globe. Loin des règles communes et des institutions, le Street Art est devenu un mouvement artistique contestataire et souvent officieux, voire illégal, où la volonté première des artistes de Street Art est de se rendre visible au plus grand nombre d’usager de l’espace publique, en répétant le plus possible leur production, afin que l’on finisse par visualiser leur « signature » et reconnaître leur existence anonyme ; l’urbain tout entier est devenu la galerie de ces artistes contemporains.
L’artiste Dan Groover qui appartient à la deuxième vague de Street Art arrivée en Europe entre 1985 et 1990, a débuté son parcours à travers la danse et le graffiti dans le 93, en banlieue parisienne, et très rapidement Groover a envisagé ce mode d’expression artistique comme étant le vecteur d’un développement personnel et un moyen de diffuser des messages positifs, dans l’univers urbain. Et que ce soit aux Antilles, à la fin des années 1980, et par la suite en Israël, à la fin des années 1990, que Groover devenu entre-temps Dan Groover, deviendra dans ces deux parties du globes, à ces deux époques, un pionnier du graffiti, du Hip Hop, et un artiste à part entière.
En retranchant la création quasi hors-contexte, le Street Art s’est vu en permanence confronté à la question de savoir si c’est de l’Art – comme on l’entend généralement au sens classique du terme. Loin de chercher à être exposés, les artistes de Street préfèrent bien souvent travailler à ciel découvert sur de grands espaces ou des terrains vagues, en frôlant toujours la limite de la légalité, ne serait-ce que par l’utilisation de leur support de prédilection : le mobilier urbain. Les règles entre liberté et légalité sont alors sans cesse confrontées l’une à l’autre. Dan Groover a très rapidement joué avec ces limites entre les galeries et sa première exposition en 1991 en Guadeloupe – où au même temps à Paris se déroulait la première exposition officielle de Street Art chez Agnès B. –, la rue et le stade de 600 mètres à Baie-Mahault, ou encore les projets artistiques et ses décors de scènes pour les concerts de James Brown dans les Caraïbes.
Bien que depuis une décennie, on puisse assister à un phénomène de mode concernant le Street Art, qui serait aux antipodes de sa philosophie d'origine, certains artistes de renom ont acquis non seulement le statut d'artiste à part entière mais un vrai marché s'est ouvert à cet art qui puise de la rue, sa jeunesse et sa créativité sans cesse renouvelée. Rien ne semble permanent. Tout est toujours en mouvement. Et aujourd'hui, installé à Jérusalem et à Tel Aviv, Dan Groover voit naître et se développer une scène artistique locale, et riche de son expérience et avec sa sensibilité d'artiste il réinvente en Israël, une vision globale sur son art contemporain qui ce veut un message universel.
Plus de renseignements
https://israelmodernart.com/artists/dan-groover
DanGrooverArts
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