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Propriétaire d’une quarantaine de domaines viticoles dont le célèbre Château Pape Clément, Bernard Magrez possède une belle et longue histoire avec le vin. Le partage, l’amour et la persévérance sont les maîtres mots qui représentent parfaitement l’ensemble de son travail. Maison&Jardin a obtenu le privilège de rencontrer cet homme passionné par son métier. Entretien.
Bernard Magrez, comment s’est construit cette merveilleuse aventure avec la vigne?
Mon histoire a commencé très tôt. Déjà très jeune, je désirais posséder plusieurs vignobles dans le bordelais.
Je n’avais pas de grands moyens alors je me suis tourné vers des vignobles de petites dimensions.
Et puis, j’ai eu la chance de choisir des vignobles de qualité à des prix bas bien sûr, qui m’ont permis de saisir des opportunités concernant en particulier la région du Médoc et le Château des Grands Chênes.
Dans les années qui ont suivi, j’ai également acquis des Crus Classés et au même moment, des vignobles en Languedoc, en Roussillon, en Provence et en Rhône.
J’ai voulu voir plus loin que la France. Je me suis intéressé rapidement aux vignobles étrangers. J’ai donc acheté des vignobles en Argentine, au Chili, en Uruguay, en Espagne, au Portugal au Japon et au Maroc.
Après avoir été pendant huit ans propriétaire de vignobles en Chine et en Italie, j’ai été amené à les revendre.
Vous souvenez-vous du premier grand cru que vous avez lancéle marché?
Comment l’oublier! C’était bien sûr le Château Pape Clément Grand Cru Classé de Graves. À cette époque, je n’avais pas de grands moyens mais bien décidé à l’acheter, je me suis résigné à le payer en 4 fois.
Grâce à cette expérience, j’ai compris que l’important, ce n’est pas le temps que l’on prend mais la détermination à obtenir ce que l’on veut!
Bernard Magrez, peu de gens savent reconnaître un excellent vin, quelles sont les principales forces qu’il doit posséder?
Je pense que chacun d’entre nous a une approche personnelle de goût. Lorsque l’on veut déguster un bon vin, il est important de se concentrer très fortement à la fois sur l’arôme, la mise en bouche et sur ce qu’on appelle, le fond de gorge.
Que représentent ces mystérieuses «clefs en or» sur vos bouteilles?
Vous avez l’œil! Ces« clefs en or» gravées sur nos étiquettes représentent tout simplement des clefs de très belle qualité, symbole même de mon entreprise.
La chance, est que ce symbole se comprend aussi bien dans les pays de l’est qu’en Asie où, l’alphabet n’est pas le même. Par conséquent, tout le monde prend conscience qu’il y a des portes dans le monde entier et que les clefs sont les éléments essentiels pour y pénétrer.
Maintenant, nous aimerions parler de vos 4 célèbres grands crus. Vous avez confectionné avec soin le Château Pape Clément, Château La Tour Carnet, Château Fombrauge et enfin Le Clos Haut- Peyraguey. Quelle est leur particularité?
Commençons par parler du Château Pape Clément à Pessac. C’est un vignoble qui a été planté en 1252 donc plus de 700 ans et aujourd’hui la vendange se fait toujours sur le même terroir. De plus, il a été la propriété du Pape Clément V jusqu’en 1409. Ce vin possède une histoire très riche.
Qu’en au Château la Tour Carnet, Haut Médoc, la première vendange a eu lieu en 1409, c’est le château le plus ancien du Médoc. La tour de la tour Carnet a été construite en 911. Il a été la propriété du Conte de Foix. C’est un château qui est protégé par des douves en eau vive et un pont levis; c’est un rappel au passé qui est absolument extraordinaire.
La singularité du Château Fombrauge, Saint Émilion Grand Cru, est que dans les années 1400 les propriétaires avaient organisé une école de viticulture de si bonne qualité qu’elle en avait une excellente réputation. Pour finir, le Château Clos Haut-Peyraguey, Premier Grand Crus classé à Sauternes, possède une position géographique extraordinaire dans la mesure où, il est situé sur un mamelon. Pour être plus précis, le soleil
tourne autour de ce vignoble, ce qui lui amène une qualité absolument exceptionnelle.
Bernard Magrez, vous êtes également un passionné d’art puisque vous avez fondé l’Institut Culturel «Magrez» qui aide beaucoup d’artistes à se lancer. Quelles sont les principales raisons qui vous poussent à partager et donner de la culture?
Je suis effectivement collectionneur d’Art depuis bientôt une trentaine d’années. J’ai donc créé cette fondation où l’on organise des expositions deux à trois fois par an.
Il y a des artistes en résidence qui nous accompagnent pendant trois à six mois. Leurs frais sont complètement pris en charge. Je pense que c’est une façon d’aider des gens plus ou moins âgés qui se sont engagés dans ce métier d’artiste plastique, un métier bien difficile pour être connu et reconnu.
La mission de cette fondation est surtout d’aider l’autre avec un grand A et aider les autres.
L’art ne s’arrête pas là, il est aussi culinaire. Vous dirigez le restaurant gastronomique «Pierre Gagnaire» à Bordeaux. Quel a été le déclic pour construire cet établissement?
J’ai créé cet hôtel 5 étoiles et son restaurant 2 étoile au guide Michelin, il y a bientôt trois ans. Actuellement c’est l’immense chef Pierre Gagnaire, reconnu comme le meilleur chef par ses pairs en 2015 qui dirige cet établissement.
Etant dans le métier du vin et non dans le domaine de la gastronomie je voulais vraiment avoir une réponse qui lie à la fois les grands vins et la grande gastronomie.
Bernard Magrez, avez-vous d’autres projets pour cette année ou les années à venir?
Bien sûr nous avons de nouveaux projets dans notre région.Nous venons de prendre une participation importante dans une société qui s'appelle Bordeaux River Cruise. Cette entreprise a pour mission de faire découvrir en profondeur le tourisme fluvial en Gironde, ainsi qu'une île, l'île de Patiras.
C’est un vrai petit coin de paradis à voir si l’on veut se retirer.
Nous avons comme clientèle, des gens qui veulent connaître notre belle région au travers de notre fleuve, peu pratiqué auparavant.
Pour plus de renseignements :
BERNARD MAGREZ